Philosophe et homme politique européen, Toni Negri, à travers ses propres engagements, nous permet de resingulariser notre rapport au politique et à la société : « aujourd’hui, dit-il, nous entendons par « travail » tout le champ de l’activité sociale ». Nous sommes devenus des travailleurs sociétaux, et toutes les parties constituantes de nos activités (travail-loisirdésir) sont sous l’emprise d’une « marchandisation », mais par la même occasion peuvent se transformer en champ de résistances, de micro-politiques autonomes et solidaires.À la massification des peuples, il substitue l’idée de multitude d’individus qui peuvent, comme des essaims, se concentrer et se disperser selon les nécessités et les désirs d’actions ! Il suggère des tactiques d’inversion, par exemple, la pauvreté, au lieu d’être perçue comme simple exclusion sociale est envisagée comme un espace de nouvelles puissances ! Dans « Kairos, Alma Venus, Multitude » (paru chez Calmann-Lévy en 2001), Negri fait une critique radicale de l’idéalisme et pose à nouveau une question essentielle : « les pauvres, c’est-à-dire les sans pouvoir, pourront-ils un jour décider du destin de l’humanité et construire, en tant qu’hommes libres, une vie sous le signe du commun ? » À travers cet essai écrit en prison, Antonio Negri réinterroge, entre autres, les rapports pauvreté – amour - désutopie et multitude.
C’est tout naturellement que nous avons pensé inviter Toni Negri, au sein de ce Congrès Singulier. À la scène de Cavaillon, ce sera notre 3ème moment, nous souhaitons poursuivre des expérimentations et des réflexions, avec un moment de présentation et de rencontre publique.
enregistrements de la soirée du 14 mars
de 18h à 19h : Nous avons installé au sein la Scène Nationale un espace d’écoute autour de Toni Negri.
De 19h à 19h30 : échanges par petits groupes (avec collations)
De 19h30 à 20h45 : restitution des réflexions de chaque groupe (selon une forme déterminée par chaque groupe) et poursuite des échanges avec Toni Negri.